Pour une géographie du bonheur...

Bonjour à tous. Nouveau venu sur la plate-forme permettez-moi de vous poser une question...

S'il existe sans aucun doute un "bonheur géographique", tel que le nomme R. Brunet dans son dictionnaire que vous connaissez voire possédez tous (Les mots de la géographie), bonheur tenant au plaisir de consulter les atlas de contrées proches et lointaines, de rencontrer les personnes possédant un "esprit géographique" (Erik Orsenna me vient à l'esprit, pour ne citer que quelqu'un de connu...), ou plus généralement de "savoir simplement s'enchanter de l'ici et de l'ailleurs" ("Eté, mode d'emploi", Cybergéo, D. Pumain, 12/07/99), existe-t-il pour autant, amusons-nous à inverser les termes, une (ou des) géographie(s) du bonheur?

Question saugrenue me direz-vous mais cette interrogation m'est venue suite à la lecture du hors-série estival de Courrier International, "Alors, heureux?".

Il ne s'agissait là que d'une petite introduction...
Dès à présent, je m'en vais lire de la philosophie..

Une géographie du malheur,ça, certainement... La "diagonale de la mort" en Afrique l'emporte de loin devant toutes les autres. Il y eut la ligne de marcation, où comment l'on se découpe un monde entre Chrétien. Le triangle d'or asiatique n'est pas mal non plus... Le sahel et la caatinga (un si joli nom pourtant), pas assez désertique pour que les populations l'abandonne, trop pour qu'elle puisse seulement espérer éviter les famines.

Moins mortel : l'érythème péri-urbain de nos villes, la diagonale du vide, le mezzogiorno de l'Italie, le Japon de l'envers et tous les hinterlands (hinterländer ?) délaissés.

Non, les géographes ne manquent pas de noms pour qualifier les zones maudites qui condamnent physiquement ou moralement un individu.

Ma seule raison de croire en Dieu serait de Le remercier de ne pas m'avoir fait naître dans la Bible belt américaine.

Pas plus tard qu'hier, j'ai lu un article original et interessant, bien que tres superficiel et un peu racoleur:
http://www.linternaute.com/actualite/savoir/06/peuples-heureux/en-savoir-plus.shtml

Une piste a creuser en fait...

la géographie du bonheur est un sujet intéressant et...dangereux. Je vois déjà les grosses machines tourner avec des indicateurs bien choisis (mariages, divorces, suicides, ensoleillement, taux de macusers, niveau de l'équipe de basket,...) et déboucher sur un palmares des lieux (comme ceux de l'express). Peut-être faudrait-il simplement considérer qu'il y a des choses insondables et que le bonheur en fait partie. Surtout à considérer que le bonheur est une quête permanente, et qu'il est relatif puisque celui des uns fait le malheur des autres. Du coup, inversons ce dernier adage et relisons Sisyphe pour considérer que le malheur des uns fait le bonheur des autres et sentons nous heureux si on n'appartient pas aux espaces qu'elle nous à laché en pâture. De toute façon il est peu probable qu'un habitant de ces espaces de malheur vienne témoigner ici...
Et puis il parait que le bonheur est dans le pré, moi je pense qu'il est plutôt dans le loin.