Petite question sur les reliefs

Bonsoir (ou bonjour) à tous!

J'ai passé la majeure partie de la semaine dernière en Bavière et en Autriche. Je suis un jour allée à Salzbourg. J'ai alors franchi la frontière germano-autrichienne au niveau du village natal d'Hitler, Braunau am Inn (je le précise juste car ça peut être important de situer l'endroit pour la suite). Aux alentours de la nationale menant à Salzbourg, le relief était tout ce qu'il y a de plus plat, mais une fois dans la ville de Mozart, on est tout à coup entouré par les Alpes autrichiennes, qui sont quand même à une certaine altitude. Quand on est un peu plus au nord-est par contre, autour de Linz, le relief se modifie progressivement.

À chaque fois ou presque que je suis allée dans des régions fort montagneuses, le relief se modifiait graduellement pour donner à la fin de hautes montagnes. Or là à Salzbourg, j'ai vraiment été étonnée de voir que ce changement était si soudain: on passe de rien à de la haute montagne. J'avais déjà été interpellée par ça lorsque j'étais dans la région des Carpathes en Roumanie. Là, pareil, on passe tout à coup du plat à de hautes altitudes à certains endroits! Comment expliquer ce passage d'une zone sans relief à de hauts massifs montagneux sans "signes annonciateurs" comme les Pré-Alpes en France?

Merci d'avance pour vos réponses!

Olala... tres grosse question!

Tout d'abord les chaines de montagnes sont souvent dissymetriques, cad un cote est plus "raide" que l'autre. Par exemple les pre-Alpes annonciatrices en France, alors que du cote italien c'est spectaculaire vers Turin par exemple comme on passe du plat aux hautes montagnes directement. Meme chose pour les Pyrenees, cote francais on rentre directement dans les montagnes, alors que cote espagnol des series de "sierras" augmentent progressivement en altitude avant les Pyrenees elle-memes. Le plus bel exemple (esthetiquement) restant a mom avis le Jura. Si vous avec une carte topo regardez la pente "douce" cote francais, alors que cote Suisse on tombe directement dans la plaine. Ceci peut s'expliquer par la geometrie des plaques lithospheriques (tectonique des plaques) qui entre en collision pour former des montagnes. Une plaque passe sous l'autre, ce qui veut dire grosso modo que la plaque inferieure descend dans les profondeurs de la Terre, tandis que le bord de la plaque superieure s'effrite, se plisse et se releve pour former les montagnes.

Maintenant quand a la difference passage progressif/brutal a un relief monatgneux sur un meme versant d'une chaine de montagne (le Nord de l'arc alpin dans ton cas) j'avoue que je n'ai aucune idee... :dwarf:
Mais je pense que la geometrie et la taille des failles, la nature de roches, la proximite d'autres strcutures geologiques (autres montagnes, rifts, plateau...) peuvent expliquer cette difference. Bref sujet complexe...

Pourquoi, je ne sais pas, sans doute parce qu'on a toujours besoin de classifier et hiérarchiser un peu les connaissances. En l'occurrence, les hautes montagnes sont celles qui arrivent à des altitudes où l'on trouve des glaciers voire des neiges éternelles. Les moyennes ne vont pas jusqu'à là. Mais je parle pour nos latitudes et nos régions. Selon le climat et la latitude, on peut imaginer des zones de montagnes où il faut monter très très haut (je pense aux Andes et à certaines régions d'Afrique) pour trouver la neige. Ce qui veut dire que la définition que j'ai donnée reste très relative.

Ce n'est pas lie a la geologie. Par contre on peut relier ca a l'age des montagnes. Par exemple en France seuls les Alpes et les Pyrenees sont considerees comme Hautes Montagnes, et ce sont les deux chaines les plus jeunes (orogenese alpine), avec les pics les plus aceres. Le Massif Central ou les Vosges ont des reliefs bien plus arrondis, ce qui est en rapport avec leur age beaucoup plus ancien (orogenese hercynienne), et on les qualifie de Moyennes Montagnes.

Tout en sachant que parfois (j'ai pas d'exemple précis en tête hélas), on a des moyennes montagnes arrondies plus jeunes que des plus hautes montagnes acérées, différentiel de rythme d'érosion oblige (conditions climatiques actuelles et passées, qui peuvent augmenter ou diminuer le rythme d'érosion).

Après, l'intérêt de la distinction réside dans la contextualisation d'une thématique sur laquelle on travaille ou qu'on expose aux gens. La haute montagne et la moyenne montagne n'évoquent pas du tout les mêmes utilisations du sol, les mêmes activités.

Evidemment, ça reste un simple indicateur qui a ses limites. Qu'est-ce qu'un pays montagneux par exemple ? Se "définit-il" par la hauteur maximale ? par la fréquence de sommets comprise entre tant et tant ? par la surface pentue ? par la surface située à plus de x mètres d'altitude ? par des calculs sur les dénivelés ?