|
| La mort du roi Fahd | |
| | Auteur | Message |
---|
Chapeaumelon
Nombre de messages : 149 Age : 35 Localisation : Québec Date d'inscription : 31/07/2005
| Sujet: La mort du roi Fahd Mar 2 Aoû à 7:17 | |
| Le roi Fahd sera enterré dans une simple tombe uniquement signalée par une petite pierre sans nom ni inscription, impossible à distinguer des sépultures voisines, celles d'anciens rois ou de gens du commun, dans la tradition funéraire austère de la conservatrice Arabie Saoudite. Les leaders du monde arabe seront tous présents mardi à Riyad pour les obsèques du roi décédé lundi, mais les dirigeants saoudiens ont annoncé qu'il n'y aurait pas de funérailles d'État, une tradition qu'ils disent contraire à la stricte interprétation de l'islam en vigueur en Arabie Saoudite, le wahhabisme. Les drapeaux ne seront pas mis en berne, car le drapeau vert saoudien porte le témoignage de la foi islamique, il n'existe pas d'autre dieu que Dieu et Mahomet est son prophète. Le mettre en berne serait une insulte portée au nom de Dieu. Le roi Fahd, décédé lundi à l'âge de 84 ans, sera enterré au cimetière public al-Oud, au centre de Riyad, la capitale saoudienne. Ses trois prédécesseurs, Saoud, Faycal et Khaled, sont également enterrés dans ce cimetière, parmi les gens du peuple. Mais on n'y trouve aucune pierre tombale, ni même de tombe, uniquement des tas de terre et des petites pierres sans inscriptions. Le wahhabisme rejette toute forme d' innovation de l'islam, et condamne toute loi ou tout style de vie qui ne se trouve pas dans le Coran. Il cherche à empêcher ce qui est une tradition commune aux autres cultures arabes et islamiques, le culte des morts, ce qui inclut le fait de rendre visite à ses proches disparus et aux musulmans célèbres, un fait considéré par les wahhabistes comme un culte voué aux saints. Les dirigeants étrangers qui arriveront pour exprimer leurs condoléances pourront soit participer à la prière des morts à la mosquée de l'Imam Turki ben Abdullah, qui sera ouverte au public, soit rendre visiter au nouveau souverain, Abdallah, le demi-frère de Fahd, pour lui rendre leurs hommages. Les cérémonies de lamentations que l'on peut observer lors des funérailles dans d'autres pays, comme l'Égypte ou l'Iraq, sont également proscrites comme des innovations par le wahhabisme. La mosquée de l'Imam Turki, la plus grande de Riyad, peut contenir 6000 personnes. Des tapis et des nattes seront disposés dans les rues environnantes pour accueillir les prieurs. Texte tiré de ce lien (http://fr.news.yahoo.com/050802/5/4iws6.html)- - - - - - - - - - - - - À votre avis, croyez-vous que le wahhabisme, très prioritaire en Arabie Saoudite, soit un obstacle à un plus large développement du pays ? J'aurais plusieurs autres questions pour argumenter, mais ça ne me vient pas. Disons que ce serait à propos du roi Fahd en général, de la politique qu'il a appliqué, de ses accomplissements en général. Pouvons-nous nous attendre à des changements importants venant de la part du roi Abdallah, malgré ses 82 ans ? Au plaisir de vous lire | |
| | | Sisyphe Co-modérateur
Nombre de messages : 1281 Localisation : Morteau la prémontagnarde, Lyon la très urbaine, Montbéliard l'industrielle, et la Grèce lointaine Date d'inscription : 31/05/2005
| Sujet: Re: La mort du roi Fahd Mar 2 Aoû à 13:23 | |
| En l'occurence, c'est un hasard, mais ce qui est certain, c'est que le Moyen et Proche-Orient est en train de connaître un changement générationnel global (je cherche un équivalent à l'anglais turn-over) de dirigeants. En quelques années, plusieurs vieux dictateurs ou semi-dictateurs locaux, présent depuis trente ou quarante ans, ont disparu et laissé la place à une jeune génération (entre parenthèses) :
- le roi Hussein de Jordanie (Abdallah II) - Afez-el-Assad en Syrie (Bachar el-Assad) - l'émir du Qatar (son fils) - Saddam Hussein (le difficile gouvernement actuel) - Yasser Arafat (Mahmoud Abbas)
On pourrait aussi ajouter l'Iran, où Rafsandjani n'a pas réussi à se faire élire. Et l'Egypte, où Moubarak vient certes de se représenter aux "élections" présidentielles - mais non sans critiques internes, et l'on est forcé de commencer à penser à sa succession.
Pour autant, cela fera-t-il naître une inflexions dans les politiques arabes ?
On peut en douter ; certains représentent certes une nouvelle voie : Abadallah de Jordanie qui veut libéraliser le régime, le nouvel émir qatari qui a rétabli un peu de démocratie, et M. Abbas plus favorables à des concessions et à une diplomatie feutrée de "petits pas" que ne l'était Arafat, leader historique presque mythique, et de ce fait un peu prisonnier de son image. Si l'on étend au monde arabe, on peut ajouter le roi Mohammed II du Maroc, qui semble authentiquement décidé à démocratiser son régime, malgré quelques "ratées".
En revanche, le fâlot Bachar Al-Assad a coupé court au "printemps de Damas", l'Irak est dans le chaos, l'Iran a rejeté un vieux mollah pour choisir un laïc encore plus réac. Non, "l'Orient compliqué" comme disait de Gaulle ne s'arrange pas.
Quant à Abdallah ibn Séoud, il gouvernait déjà de fait depuis dix ans, balançant entre timides ouvertures (quelques conseils consultatifs formant un embryon de parlemment) et répression (les homosexuels décapités en place publique à Riyad il y a deux ans). Donc je doute que la donne veuille beaucoup changer.
L'Arabie devant être gouvernée par les fils de roi Séoud, je crois que le successeur suivant doit n'avoir "que" 80 ans... Il est certain qu'un tel système de succession ne favorise pas vraiment les changements.
A propos du wahabisme, j'aimerais quand même rappeler quelque chose : il n'est pas un simple conservatisme, une simple absence d'évolution qui aurait figé l'Arabie dans le dix-septième siècle, d'ailleurs il n'est pas né en Arabie.
Il est au contraire une réaction : il a été théorisé dans l'actuel Pakistan, c'est à dire au nord des Indes Britanniques à la fin du dix-neuvième siècle : il est une des réactions au choc que l'on dit trop facilement "culturel", et qui est en réalité économique et moral, qu'a représenté la colonisation européenne, vécu comme une "naqba", une catastrophe, dont on cherche les causes. Qu'il ait été élevé en doctrine d'Etat en Arabie doit tenir en partie de l'opportunisme.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule réaction ; il y a eu tout un fourmillement d'idées dans le monde arabo-musulman à la fin du XIXe. Une autre voie a été d'abord "l'humanisme islamique" comme on dit parfois d'Abd -el-Kader (résistant historique à la colonisation française en Algérie pendant 17 ans, mais aussi fin lettré et très ouverts au modernisme, qui voulait reconquérir l'Algérie pour lui redonner la puissance et l'esprit des anciens califats de Tolède), et sur la même lancée le modernisme volontariste : les jeunes-Turques et Atatürk, son équivalent persan et le gouvernement de Mohammed Reza Shah, l'étoile algérienne et le MLA dans les années 20, et dans le même genre, la politique d'Habib Bourguiba en Tunisie, etc.
Bref : gardons-nous de croire que le monde arabe est par nature conservateur et enfermé dans la religion. Les différents islamisme, étatisés ou non, sont des d'abord des faits politiques. | |
| | | Chapeaumelon
Nombre de messages : 149 Age : 35 Localisation : Québec Date d'inscription : 31/07/2005
| Sujet: Re: La mort du roi Fahd Mar 2 Aoû à 22:11 | |
| - Sisyphe a écrit:
- Quant à Abdallah ibn Séoud, il gouvernait déjà de fait depuis dix ans, balançant entre timides ouvertures (quelques conseils consultatifs formant un embryon de parlemment) et répression (les homosexuels décapités en place publique à Riyad il y a deux ans). Donc je doute que la donne veuille beaucoup changer.
Voilà une information qui m'intrigue (comme tout le reste d'ailleurs). Cette représsion est affreuse, et ce n'est pas information cachée. Dans ce régime de dictature où les homosexuels n'ont aucun droit, pas plus que les personnes autistes, ou à mobilité réduite, voire et surtout même les femmes qui ont le pouvoir d'une si minime liberté, pourquoi (et ce n'est pas un encouragement pour le faire, mais un questionnement) les États-Unis n'ont-ils pas intervenu dans ce pays pour stopper la dictature ? Les États-Unis d'Amérique ont bien comme but de mettre la liberté un peu partout dans le monde, même si j'y crois peu personnellement. Pourquoi est-ce qu'il n'y a aucune intervention de la part de cette puissance mondiale ? Vous me direz que le pays a penché du côté des États-Unis pour vaincre les terroristes et les membres de l'organisation al-Qaïda ? C'est un point, mais l'Iraq ne l'avait-il pas fait ? Il y a des années que le gouvernement de Saddam Hussein travaillait contre cette organisation musulmane, lui reconnaissant un certain athéisme. Ma question ne se base pas sur l'invasion de l'Iraq, il y a de très bons côtés à cela, et de très mauvais. Cependant, comment peut-on laisser passer la répression saoudienne, seulement à cause qu'il est considéré comme étant un ami des pays occidentaux ? J'ai peut-être dit des bêtises, et je n'ai pas envie de relire que j'ai écrit. Il faut dire que c'est écrit tellement petit dans cette boîte de message | |
| | | Sonka
Nombre de messages : 162 Localisation : Lyon Date d'inscription : 18/07/2005
| Sujet: Re: La mort du roi Fahd Mer 3 Aoû à 16:35 | |
| - Sisyphe a écrit:
- (je cherche un équivalent à l'anglais turn-over)
renouvellement. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: La mort du roi Fahd | |
| |
| | | | La mort du roi Fahd | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |